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revue de presse

Figures de l'artifice
MEN Neuchâtel (Switzerland) 2007

> Domestic Slough
> Exhibition : Figures de l'artifice

 

p.38, 39




p.210, 211

 

p.212, 213

 

Texte p.214 à 217

Merci de laisser votre peau au vestiaire

Olivier Goulet

 

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Profil identitaire initial : Olivier Goulet / 1969-11-04 / fr + de

Stade mutationnel : offo / expérimentation phase 2 / Concepteur et créateur transmédia au croisement de l’activisme et du design humain 
Réf. url Lab : http://goulet.free.fr - Réf. url Com : www.skinbag.net
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Regard sur le présent

Au commencement, il y a le corps, cet assemblage de cellules qui forme l’image de chaque être.

Mais les Hommes ont quelque chose en plus qui les différencie des autres espèces à la surface de la terre : la conscience. Véritable miracle de la nature, elle fait de l’Homme un animal brillant, un être d’exception. La conscience lui apporte l’espoir, la complexité, la profondeur, mais elle génère aussi les dissensions entre individus.

L’humanité se porte mal : les guerres se succèdent comme autant de symptômes de l’état de crise de l’espèce humaine. Voilà des milliers d’années que l’Homme se trouve piégé dans une contradiction infernale : il recherche la paix, l’amour et le bonheur, mais ne parvient pas à échapper à ses vieux démons tels que l’agressivité, l’intolérance ou la trahison. Il reste contraint par des mécanismes de concurrence typiques de ses instincts primitifs et archaïques.

Un constat s’impose : l’Homme actuel est inabouti !

Ce n’est pas une phrase à effet. J’éprouve cette incomplétude au plus profond de mon être et je la retrouve chez la plupart des gens qui m’entourent. Si elle ne m’empêche pas de jouir autant que possible de mon état présent, elle me fait aussi régulièrement souffrir et entrevoir la nécessité d’un changement.

Nombreux furent les mouvements politiques ou religieux qui tentèrent de remédier à cette impression de déchirement et de créer un climat pacifique durable, mais sans jamais y parvenir. La raison principale de ces échecs réside probablement dans la croyance illusoire que l’Homme est capable de se maîtriser individuellement, grâce à l’usage de sa rationalité. Or l’histoire nous montre qu’il n’y parvient pas et qu’il a en fait besoin d’appuis externes pour gérer ses pulsions et ses contradictions internes.

Comment atteindre ce but ? Où trouver les ressources qui lui font tant défaut ? L’informatique ouvre des perspectives on ne peut plus vraisemblables…

Avec l’ordinateur, l’Homme a jeté les bases d’un monde numérique fonctionnant sur les paradigmes de la répétition, de la copie et du formatage. Depuis la généralisation massive de cet outil au cours des années 1980-90, il en éprouve la formidable puissance et, d’une façon parfois inconsciente mais inexorable, son emprise s’étend dans tous les domaines de sa vie quotidienne. L’Homme semble aujourd’hui atteint par une folie de numérisation, comme si tout ce qui n’était pas transposé au format digital était voué tôt ou tard à la déformation, à l’oubli et à la disparition. De fait, le numérique est en train de quitter graduellement son rôle d’outil pour s’ériger en médiateur principal de toute communication, de toute vie sociale, de prolongement de nos sens, de notre mémoire, de notre intelligence et donc, plus généralement, de nos corps.

Il est donc probable que ce phénomène se poursuive, s’intensifie, et que, bientôt, l’informatique s’impose comme partenaire symbiotique de tous les organismes du futur, humains compris.

Aujourd’hui, cette perspective n’est plus une élucubration de science-fiction ou d’illuminé, mais bien une réalité émergente. Le système nerveux mondial se consolide. Après s’être connecté aux réseaux de communication planétaires, après en avoir expérimenté l’immédiateté relationnelle et la dépendance psychologique, l’Homme se fond aujourd’hui dans ce que j’appelle le grand Corps RezO.

La question n’est plus de savoir si cette mutation aura lieu, mais comment elle se fera. Et la réponse ne peut venir que d’un débat citoyen, capable de lancer une nouvelle dynamique économique et sociale.

Je vous propose de considérer ce qui suit comme des propositions ouvertes cherchant à provoquer des questionnements métaphysiques en chaîne.

 

Mutation bionique

Contrairement à la génétique, qui s’attache à la programmation biologique intime des organismes, la bionique se place du côté de la prothèse, de la greffe, du collage, de la fusion. Depuis près de 50 ans, la médecine et l’électronique contribuent à mixer les organismes vivants et les machines. Les pacemakers (1958) sont admis par tous, et les membres de substitution acclamés de façon unanime (2005: greffe de bras artificiels contrôlé par la pensée au Rehabilitation Institute de Chicago). Mais le consensus s’arrête net dès qu’il s’agit d’optimiser l’homme naturel et particulièrement d’intervenir directement sur le cerveau. Toute idée de manipulation cérébrale provoque une opposition violente au nom du libre arbitre. Mais, en y réfléchissant bien, qu’est-ce que le libre arbitre ? N’est-ce pas justement la faculté de choisir pour soi, librement et consciemment, ce qui fait notre vie et ce que sera notre mort ? Au nom de quoi certains prétendent-ils refuser à d’autres la pleine jouissance de leurs corps, qu’ils soient ou non optimisés ? Cela ouvre à un débat urgemment nécessaire, parce que l’excès du principe de précaution mène à l’immobilisme et à la stérilité.

L’intérêt de la bionique consiste en une modification volontaire du corps humain par la fusion du biologique et du numérique, et la symbiose de ces deux économies de vie si différentes et pourtant si complémentaires.
L’enjeu principal de la bionique se situe au niveau du cerveau. En tant que centre décisionnel de notre organisme basé sur l’échange d’informations électrochimiques, notre cerveau est le véritable siège de l’identité et de l’intimité humaine. C’est à son niveau que se joue notre capacité à nous connecter aux organes et aux membres de substitution que la science est en train de mettre au point : bras mécaniques téléguidés, robots, caméras, émetteurs ou récepteurs de sons, mémoires informatiques etc. Autant d’outils ne pouvant fonctionner à bon escient que s’ils sont pilotés par un organe de décision.

Qu’on le veuille ou non, nous sommes déjà assistés, prolongés, bref augmentés par le biais des systèmes numériques. Cette mutation est appelée à se poursuivre au cours des prochaines années, jusqu’à une fusion totale des neurones avec les puces, les processeurs et autres relais d’information digitale. Elle se jouera en plusieurs étapes plus ou moins successives ou concomitantes, et le futur commence maintenant. Les travaux menés par Kevin Warwick en permettent la perspective à court terme. En 2002, ce chercheur est parvenu à connecter une puce informatique directement à son système nerveux et, depuis, cherche à développer cette technologie pour mettre au point une forme de communication « télépathique », où l’information passerait directement de cerveau à cerveau par le biais de modules informatiques décryptant les ondes et influx cérébraux. 

 

A n’en pas douter, ce genre de travaux aboutira, dans un futur proche, à la mise au point de prothèses cérébrales bioniques. Elles seront connectées au moyen d’électrodes implantées à l'intérieur du cortex, et seront ainsi capables d’agir sur le fonctionnement même du cerveau. Outre l’établissement d’une cartographie précise de l'activité cérébrale par analyse des flux électrochimiques et de leur activité par zone, elles permettront de moduler ces flux et même d’en créer de nouveaux. Ces prothèses faciliteront ainsi une meilleure gestion de l’activité cérébrale et aideront en premier lieu à diminuer l’agressivité contenue en chacun, afin de garantir un climat de confiance générale.

D’autres réglages contribueront à augmenter la satisfaction ou stimuleront la créativité en générant des influx non conventionnels entre neurones. L’utilisation de molécules psychoactives comme les antidépresseurs, les drogues et toutes les autres substances qui modifient les états de conscience de façon grossière, n’aura plus lieu d’être, cédant place à l’action infiniment plus précise et saine desdites prothèses.

Outre le fait de ne pas engendrer d’effets secondaires nuisibles (addiction, dommages cérébraux…), ces nouveaux outils intégrés permettront d’enregistrer certains flux cérébraux en les transcrivant sous forme de pattern numériques. Qu’il s’agisse de perceptions, d’émotions ou d’idées, toutes ces représentations mentales pourront être conservées et réactivées à loisir.

Ces patterns cérébraux, fichiers d’un nouveau genre (vraisemblablement codés en qubits ou bits quantiques), auront la puissance évocatrice des perceptions réelles puisqu’ils s’activeront en empruntant les mêmes flux neuronaux. Ils pourront de surcroît être échangés, mais sans générer pour autant la propagation d’émotions uniformes et stéréotypées : chacun percevra l’expérience d’autrui en fonction de sa propre configuration mentale, d’une manière qui restera individuelle. Il s’agira bien d’interprétation et non de copie mécanique.

De fait, l’échange de patterns mentaux révolutionnera la communication entre individus et chamboulera tous les principes d’identité établis jusqu’alors. Il deviendra commun d’assimiler perceptions, idées ou souvenirs d’autrui. L’individu et le collectif tendront naturellement à se confondre. Nous pourrons par exemple partager certains organes externes du type yeux-caméras, robots-avatars, pour une interaction distante, voire même des cerveaux auxiliaires.
Allons-nous vers une dilution ou une réagrégation du « je » ?

Il faut toutefois relever que cet accès nouveau et privilégié au cerveau pourrait aussi être utilisé de façon malveillante par certains individus. Afin de prévenir ce risque, le cadre législatif et pénal devra impérativement être adapté à la situation : plus la collectivité sera en mesure d’anticiper les futurs problèmes (abus, détournements, exceptions), plus elle sera à même de se protéger contre d’éventuels effets pervers. Cette réflexion et la mise en place de mesures adéquates sont d’autant plus urgentes que, au stade ultérieur de la mutation bionique, nos enveloppes charnelles originelles, trop usées, trop fragiles et trop coûteuses seront graduellement abandonnées au profit de solutions alternatives mieux adaptées.

En résumé, le cerveau aura pris une telle autonomie face au reste du corps qu’il ne sera plus nécessaire d’en soigner ou d’en changer les parties déficientes : le marché proposera toute une gamme d’organes périphériques de substitution à acheter ou simplement à louer. Etant de moins en moins tributaires de leurs véhicules biologiques originaux, les Hommes tendront à externaliser leurs fonctions vitales et réduiront ainsi drastiquement leurs besoins alimentaires et en oxygène. Ils deviendront en revanche de plus en plus dépendants de l’alimentation électrique et synthétique, mais surtout des réseaux de communication.

Ces hyper cerveaux seront progressivement couverts d’excroissances à base de cellules souches qui, une fois converties en neurones artificiels, développeront certaines facultés mentales et prendront le relais des cellules initiales qui dépérissent inexorablement. Ces bulbes mutants seront également hérissés de puces, de microprocesseurs et de kits-mémoire qui, au fil du temps, prendront de plus en plus d’importance à l’intérieur de cet amas organico-numérique ; jusqu’à en devenir les composants principaux.

Ces cerveaux du futur, démembrés, voire décorporés, seront cultivés sous perfusion, et perdront de fait toute mobilité au sens classique du terme. Un handicap somme toute relatif, compensé par l’augmentation de leurs facultés opérationnelles. Une fois surdéveloppés et surconnectés, ces centres décisionnels pourront plus que jamais agir sur le monde physique par l’utilisation de prothèses téléguidées ou de robots avatars. Les réseaux de communication feront office de système nerveux qui connecte les individus au reste de monde, mais aussi à leurs propres organes délocalisés. Mieux encore, prolongés à discrétion par de nouveaux membres synthétiques, les Hommes pourront mener de front plusieurs taches, dans plusieurs espaces, au même instant, concrétisant ainsi le vieux rêve humain d’ubiquité.

À ce stade, la question d’une éventuelle opposition entre Nature et Artifice sera dépassée depuis longtemps. A ceux que cette perspective indispose, il faut préciser que cette hybridation organique-numérique n’aura rien à voir avec les processeurs, ni avec les mémoires figées de nos ordinateurs actuels. Elle répondra au principe de plasticité évolutive essentiel à la vie et génèrera des organes capables de se réagencer et de développer certaines aires en fonction des besoins de ces nouveaux types d’intelligences post-humaines.

Tous ces bouleversements des habitudes corporelles entraîneront aussi des effets sur la perception du temps. Chaque émotion devenant copiable, duplicable et réactivable à loisir, elle échappera en partie au temps linéaire et irréversible. Toutes les perceptions provenant d’excitations  neuronales similaires, il ne sera plus possible de les assigner clairement comme présentes ou passées. Ces modules mémoriels seront donc autant de mises entre parenthèse du temps. Notons que la réactivation d’une vision ou d’une sensation sera toujours perçue différemment, puisqu’elle émergera au sein d’une imbrication présente toujours différente.
La répétition de ces expériences finissant par lasser, il s’ensuivra un besoin positif de changement, laissant une forme d’histoire personnelle reprendre le dessus.

Parmi toutes les échéances qui constituent la vie humaine biologique, la plus dramatique tombera enfin : la mort. Celle-ci ne sera plus une fatalité puisque notre conscience pourra survivre et progresser indépendamment de notre corps périssable.

Les fondements religieux, philosophiques ou même scientifiques ayant justifié la nécessité du passage vie-mort, seront totalement dépassés : plus besoin de mourir pour renaître, pour évoluer ou pour atteindre la plénitude. Libre des pressions induites par sa finitude, l’Homme pourra enfin vraiment chercher l’harmonie et la paix. Il y parviendra au cours de son éternité terrestre et non dans un illusoire paradis à venir.

Contrairement à la génétique, science qui s’inscrit dans le cycle « naturel » de la vie et de la mort, la bionique est donc intrinsèquement partisane. De façon plus ou moins ouverte eu égard au contexte moral de l’époque, elle s’érige contre la décrépitude et la fin. Elle plébiscite l’expérience humaine par delà ses limites biologiques aléatoires. Elle a comme programme une ambitieuse mutation planétaire et démocratique.

Bienvenue dans le monde OVM, où les Organismes Volontairement Modifiés amorcent un changement de nature et un saut qualitatif sans précédent dans l’histoire de l’évolution humaine.

 

Approche déontologique du système mutationnel O

Comment désigner ce qui prendra la suite du corps biologique naturel ? Néo-humain ? Post-humain ? Personnellement, j’ai choisi de nommer O ce corps minimal qui servira prochainement de base décisionnelle.

O est un outil conceptuel d’intégration de l’individu au sein du collectif basé sur l’optimisation relationnelle (partage d’organes communs et intensification des échanges Rezo).
O est un système organisationnel utopique, destiné à prendre le relais des philosophies, des religions et des régimes sociopolitiques actuels.

La société est une mise en abîme de cercles s’incluant les uns les autres :
o minuscule est l’individu, l’unité de base, le plus petit centre décisionnel. Est o tout homme qui a choisi de s’adjoindre une prothèse cérébrale et s’engage à respecter le code O. Cela lui permet d’accéder à tout moment au RezO (réseau spécifique O qui structure la société), et garantit les conditions d’une coopération sécurisée.

Chaque o fait partie d’un cercle privilégié baptisé On, qui correspond à des entités nouvelles basées sur des liens de fusions partielles entre quelques individus. La combinaison actuelle correspondant au mieux à un On est celle du couple qui décide de partager le même foyer, ou les associés d’une entreprise, sauf qu’il s’agit en l’occurrence de fusions corporelles et fonctionnelles.

L’exposant n correspond au nombre d’individus composant ce groupe ou cellule (par exemple un O3 est composé de 3 membres).

L’une des motivations principales des relations sociales sera de chercher des o ou des On avec lesquels fusionner pour accroître la puissance opérationnelle et créatrice de son On.

Chaque On fait lui-même partie de cercles plus vastes, jusqu’à O qui les inclut tous. O représente l’ensemble des productions humaines qui se rattachent au RezO.

La participation active de tous les o est nécessaire pour le bon fonctionnement de l’ensemble, ce qui en fait la première société objectivement démocratique. Auparavant, compte tenu des inégalités sociales et politiques, il est évident que les Hommes ont au mieux vécu dans l’illusion d’une participation à la res publica.

Dans une société O, il n’y a ni chef d’état, ni président, ni roi d’aucune sorte. Le gouvernement est le fruit d’un processus de choix continu, formulant et appliquant des lois basées sur la concertation globale de chaque o, à tous moments et sur tous les sujets. Le vote sanctionne chaque décision, quel que soit le niveau où elle serait prise.

O+

O est un des rares symboles qui existe dans toutes les cultures. La simplicité de sa graphie lui confère une efficacité universelle. O donne lieu à un grand nombre d’interprétations et d’analogies qui reprennent les problématiques du monde et de la vie.

O est la cellule, l’unité structurale d’un être vivant.
O représente les astres et en premier lieu le soleil et la terre qui nous a vu naître.
O nous emmène vers l’infini, le tout et le rien, mais aussi vers l’absurdité de la vie que nous ne devons jamais perdre de vu.
O représente la simultanéité du 0 et du 1 : à la fois analogie formelle avec le 0, mais signifiant l’unité de base. O symbolise le début avec la cellule, mais aussi la fin inéluctable de toute chose, voire le néant.
Le 0 et le 1 sont les deux valeurs possibles du bit, l’unité de mesure informatique désignant la quantité élémentaire d’information. Notons que le qubit (bit quantique) représente O de manière plus juste que le bit, puisqu’il se compose d’une superposition des deux états de base (|0> et |1>)

O est un cercle, un centre, un anneau, une cible, un noyau, une roue
O comme la délimitation de la forme minimale, une réflexion sur le plein et le vide, le dedans et le dehors. O est un équivalent du Yin et Yang en terme de dialectique et d’équilibre.

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